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Wild Arms 3

Wild Arms 3, sorti au début de l'année 2003 sur Playstation 2, n'avait pas vraiment convaincu la presse spécialisée à l'époque et avait été beaucoup critiqué, injustement. Peut être était-ce dû à la langue anglaise qui avait rebuté bon nombre de personnes habituées au confort des traductions françaises. Pourtant le troisième épisode de cette série assez peu connue en Europe est excellent.

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Revolvers et magies

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Wild Arms 3 se déroule dans un univers assez particulier, dans lequel se mélange western, apocalypse et magie divine. En effet, Filgaia (le nom de la planète) se détériore petit à petit, les forêts ont disparu depuis bien longtemps, l'herbe et les cultures se font rares et tous les habitants pensent à la mort prochaine de la terre. Nous avons donc ici une situation assez triste et désespérée, bien différente des autres RPG qui débutent dans un monde joyeux et apaisant. Dans ce titre, il faut survivre dans un monde désolé, à la dérive. C'est le premier point qui surprend, tout à l'air naïf et enfantin mais il n'en est rien, ce jeu est bien plus adulte dans son contexte que d'autres. Il en est de même pour les personnages, qui évolueront énormément au fil de l'aventure, gentils comme méchants. D'ailleurs tous les personnages du jeu, assez peu nombreux toutefois, sont bien travaillés, dégagent des émotions et partagent leurs opinions. C'est donc un réel bonheur que de découvrir ces personnalités bienveillantes ou maléfiques au travers d'un scénario accrocheur et riche en rebondissements.

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Parlons un peu du début de l'aventure, similaire aux autres épisodes de la série. En effet, vous aurez le choix entre quatre courts scénarios présentant chacun un personnage du groupe. Ces petites histoires sont plus ou moins dures et servent de tutorial au jeu. Cela dit, la rencontre de nos quatre héros se passe dans un train transportant ce qui semblerait être un Ark Scepter, objet précieux et convoité par les Drifters. Un Drifter est quelqu'un qui a décidé d'explorer Filgaia afin d'en découvrir les trésors, tout en survivant comme il le peut dans ces terres pauvres et hostiles. Comme il est dit dans le jeu un Drifter "fly with his own wings" (vole avec ses propres ailes), il n'est donc pas attaché à un lieu précis ou attelé à une tâche particulière, il est libre. Revenons donc à nos héros Drifters. Virginia, la plus jeune et donc la plus naïve. Elle vit avec son oncle et sa tante dans un petit village, jusqu'au jour où elle décide de partir pour devenir un Drifter et découvrir un but à sa vie. Elle monte dans le train par "destin" comme elle dit. C'est ce personnage féminin qui évoluera le plus dans ce jeu. Ensuite nous avons Jet, un jeune homme aux cheveux blancs. Il n'a aucun souvenir de son passé et seul l'appât du gain le force à aller plus loin. Le vol de l'Ark Scepter est évidemment son seul dessein qui le pousse à monter à bord du train. Clive est le plus vieux de tous et représente la maturité du groupe. Sniper professionnel, il fréquente les villages de Filgaia à la recherche de travail, éradication de monstres, garde rapprochée, etc. C'est lui qui gardera l'Ark Scepter dans le train. Enfin nous avons Gallows, le shaman et logiquement celui qui maîtrise le mieux la magie du groupe. Possédant déjà un Ark Scepter, ce trésor identique dans le train l'intrigue au plus haut point et décide de vérifier par lui-même lequel est le vrai sceptre. Ces personnages vont donc se rencontrer autour du trésor et l'histoire les amènera à découvrir le passé de Filgaia, les trésors les plus vieux et les plus précieux, mais également les futures menaces de la planète.

Le début n'est pas vraiment passionnant, on se demande bien pourquoi les quatre restent ensemble puisqu'ils n'ont pas l'air de vraiment se supporter. Enfin bon, passé ce petit moment de "latence", on découvre l'ampleur de cette magnifique histoire qui nous est contée dans ce jeu. Les rebondissements sont vraiment géniaux et arrivent souvent, un vrai régal. Deuxième petit défaut, qui n'est pas au niveau de l'histoire cette fois mais plutôt au niveau de l'exploration c'est la perte de rythme et la progression hasardeuse de la fin du chapitre 3. Impossible de savoir où aller, il faut parler à tout le monde et revisiter une énième fois la plupart des villages (très nombreux). Bref ce passage casse le rythme et c'est dommage, mais c'est bien là le seul défaut de la trame scénaristique qui se révèle exemplaire le reste du temps.

 

Western pour les yeux et les oreilles

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Wild Arms 3 est un des premiers RPG en cell shading et je dois avouer que pour l'époque, c'est assez joli et représente très bien l'ambiance "western". Malgré un jaune et un marron dominant (oh le bon goût!), les graphismes, de manière générale, sont bien travaillés. Rien de vraiment extraordinaire pour les yeux quand même, c'est agréable sans plus. De toute façon ce soft a bien d'autres atouts et l'intérêt ne se centre pas sur la réalisation, heureusement. Côté musique par contre c'est vraiment excellent. Les références aux vieux westerns et au mythique Ennio Morricone sont omniprésentes et les compositions magnifiques et envoûtantes. Entre guitare sèche, sifflements et piano discret, les émotions sont transmises avec puissance au joueur. Un bon point pour la musique.

 

Exploration dangereuse et tactique

Cette partie comportera deux points. Premièrement le gameplay lors des phases d'exploration, qui sont pour une fois très importantes, puis nous verrons le système de combat, plaisant lui aussi.

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Au début, la carte du monde est vierge, aucune ville ni donjon en vue. En tant que Drifters, nos héros doivent explorer la carte et découvrir les différents lieux d'après les renseignements et les indices glanés dans les villages ou sur la carte grâce à des panneaux disséminés ça et là. Tout se fait avec le bouton carré. Lorsqu'on appuie dessus, une aura ronde et verte apparaît et si un lieu se trouve dans le coin il sera révélé, dans la limite des informations reçues et de la discrète linéarité du jeu bien sur ! Bref ce système offre des possibilités énormes et la sensation d'exploration et de découverte est immense. C'est un des seuls RPG où l'on a vraiment cette sensation de voyager dans un monde inconnu et d'en découvrir tous ses secrets les plus anciens. De plus, la carte est immense et l'explorer à fond représente une tâche très longue, mais toujours passionnante. En plus, les nombreux villages sont vivants et intéressants. En fait, au plus on avance dans le jeu, au plus on se rend compte qu'il y a de choses à faire. La multitude de quêtes annexes apporte encore un plus à la durée de vie déjà énorme du titre, mais on y reviendra. L'exploration des donjons se fait à l'aide de "Tools" (outils), tout comme dans les autres Wild Arms. Chaque personnage possède ses propres tools, par exemple Clive peut poser des bombes pour exploser des murs, Jet lance sont boomerang pour activer des interrupteurs trop lointains, etc. De nouveaux tools font leur apparition au cours de la partie et serviront à débloquer des salles ou des coffres dans les anciens donjons. Pour résumer, l'exploration est le maître mot de ce troisième épisode. L'univers s'y prête parfaitement et la sensation de liberté est bien présente.

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Passons maintenant aux combats, assez quelconques au début mais qui se révèlent passionnants et stratégiques vers le milieu et la fin, notamment grâce à des boss plutôt costauds et une difficulté accrue. Les personnages ont une jauge de HP et une autre de FP. Les HP, tout le monde connaît, ce sont les points de vie de chaque personnage, mais pour les FP c'est déjà plus délicat. A chaque début de combat, le nombre de FP est égal au niveau du personnage. La quantité de FP maximale est donc de 100. La jauge de FP est composée de quatre niveaux qui correspondent à un quart chacun (logique). Les points de FP s'augmentent en attaquant l'ennemi avec une attaque normale ou par un objet et ils servent à lancer des magies ou exécuter des techniques. Les magies ne consomment pas de FP, mais nécessitent un montant minimum pour être lancées. Par exemple le sort de soin (Heal) nécessite 8 FP, si le personnage qui porte cette magie est de niveau 5, il ne pourra pas lancer le sort de suite. Il lui faudra faire une attaque et au tour suivant il pourra utiliser cette magie sans dépenser de FP. Ensuite nous avons les techniques spéciales, au nombre de trois, qui, elles, consomment des points de FP. Tous les personnages possèdent deux techniques identiques, "Gatling" et "Summon", qui sont respectivement le mitraillage de l'ennemi et l'invocation de gardiens et qui mangent beaucoup de FP. La troisième est unique pour chaque personnage et consomme 25 FP (un quart). Virginia lance un objet sur tout le groupe, Clive fait un puissant tir de sniper, Gallows exécute une magie sur un groupe d'ennemis ou sur tous les héros et enfin Jet entame une action avant tout le monde. Les FP et ces techniques apportent des choix tactiques non négligeables et il faudra parfaitement les maîtriser pour vaincre certains boss. De plus, grâce aux gardiens (on peut en attacher trois par personnages) et aux "Gears" (équipements) qu'on peut leur mettre, de nouvelles options apparaissent comme la résistance aux éléments ou aux changements de statuts, la contre attaque, le rechargement automatique des munitions, etc. Le nombre de Gears est lui aussi énorme et les plus rares (et donc les plus utiles) seront obtenus au compte-gouttes.

Vous l'aurez sans doute compris, ce jeu possède une richesse de gameplay inouïe et on passe des heures à customiser ses personnages et leurs gardiens en prévisions des futurs combats et du futur donjon que l'on s'apprête à découvrir.

 

Et en plus c'est très long !

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Cela fait déjà bien des points positifs, mais il reste encore le meilleur : la durée de vie ! C'est tout simplement un des jeux les plus longs que j'ai fait, si ce n'est LE plus long. Sans compter les quêtes annexes ou tout ce qui peut y ressembler, il faut compter à peu près 75 ou 80 heures pour le finir. A peu près car le décompte du temps est vraiment très mal fait dans le jeu. C'est-à-dire que le temps se passe seulement lors des phases dites d'exploration où l'on déplace son personnage. Le temps passé dans les menus, les combats et les dialogues n'est pas pris en compte ! On se retrouve donc avec 30 heures au compteur vers la fin alors que ça fait bien 80 heures que l'on a commencé l'aventure. Déstabilisant. A ce nombre d'heures déjà fou s'ajoute une quarantaine d'heures (à la louche) pour venir à bout de tout le reste, boss et donjons cachés, tournois, puzzles et j'en passe des tonnes.

Pour conclure, Wild Arms 3 est une franche réussite et surtout une bonne surprise. Après un début pas vraiment extraordinaire, l'aventure prend du rythme et de l'ampleur pour finalement aboutir à un des très bons RPG de la Playstation 2.

Zeus

Concepteur Editeur Machine Version testée Difficulté
Media Vision Ubi Soft Playstation 2 PAL Moyenne

 

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Réalisation 14/20 Un des premiers RPG en cell shading. Des graphismes plaisants mais on peut faire bien mieux. La dominance du marron n'arrange rien.
Jouabilité 18/20 Les combats apportent beaucoup de possibilités, et ils nous passionnent malgré une certaine lenteur. Les phases d'exploration sont parfaites et donnent vraiment une sensation de découvertes.
Musiques 16/20 Très inspirées par l'oeuvre de Morricone, les musiques sont splendides et dégagent une certaine émotion.
Durée de vie 19/20 La centaine d'heures est dépassée sans problème. On regrettera un décompte du temps qui ne représente en aucun cas la durée réelle. A noter la présence d'un New Game + très intéressant.
Scénario 16/20 C'est ce qui m'a le plus surpris car je m'attendais à une histoire niaise et sans fond. Il n'en est rien, le scénario est complexe, long et très intéressant.
Plaisir de jeu 17/20 Si on met de côté certains moments mous et hasardeux, la globalité de Wild Arms 3 est un exemple de plaisir de jeu, de découverte et d'emerveillement.

 

QUALITES
DEFAUTS
  • La véritable sensation de découvrir un monde inconnu
  • Les musiques
  • La durée de vie énorme
  • Les graphismes pas tres convaincants
  • Quelques passages inutiles
  • Se battre souvent contre les mêmes boss

 

Note Globale 17/20 Wild Arms 3 est une excellente surprise, injustement boudée par les critiques.

 

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