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Digital Devil Saga

Cet article regroupe donc les deux épisodes spin off de la série Shin Megami Tensei. Pourquoi ? Car ils forment une expérience à part et où l’un ne peut se passer de l’autre tant en termes de gameplay que de scénario. Le premier pose les solides bases, le second les transcende. Une aventure au final hors du commun qui place ces deux jeux parmi les RPG les plus travaillés réfléchis de ces dernières années.

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Premier épisode

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Le Junkyard, terre dévastée où des clans humains se font la guerre. Aucun repère de date n’est donné, est-ce là une vision du futur ou un univers inventé de toute part ? L’introduction nous laisse la réflexion seulement quelques minutes avant de tomber dans la pure fiction. Un évènement surprenant vient perturber la bataille rangée entre deux groupes : un objet géant en forme d’œuf apparaît et s’ouvre brutalement, inondant le champ de bataille de multiples traînées lumineuses qui ne tarderont pas à transpercer les personnages présents. Ecran noir puis vision d’horreur de la silhouette d’un monstre dévorant un corps impuissant. Le ton est posé, Digital Devil Saga est un jeu adulte et la violence est assumée. L’introduction est très intéressante car elle met en place certains éléments les plus importants de la saga. De ce fait les questions les plus pertinentes arrivent au joueur dès le début. Qui est cette jeune fille dans l’œuf, et pourquoi est-elle là ? Quelle est la raison de la présence du chat noir surveillant la transformation des humains en monstres sanguinaires ? Et bien d’autres… Une entrée en matière plus que réussie, cela va s’en dire.

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Le joueur débarque dans la peau de Serph, à priori muet et chef du clan des Embryons, représenté dans la scène d’introduction. Un personnage très en retrait aux premiers abords puisque c’est le seul à ne pas s’exprimer du groupe (sauf cas particuliers où le joueur prend une décision dans une liste à choix multiples). Cependant au fil du jeu, Serph deviendra très attachant grâce aux relations qui vont se forger entre les différents membres d’Embryon. Argilla, Gale, Cielo, Heat, Sera… Rien que l’annonce de ces noms suffit à me donner des frissons de joie. Les relations entre eux sont parfaitement retranscrites. Ils s’entraident, se crient dessus, se pardonnent, s’apprécient… C’est vraiment bien fait, prenant, et l’évolution tout au long de l’histoire est magistrale. Pourtant en terme d’histoire pure et dure, ce premier opus est très basique et pourrait se résumer à « un clan devra dévorer tous ses opposants pour atteindre le Nirvana ». A part la partie finale (exceptionnelle) il n’y a pas vraiment de gros rebondissements, le joueur est aussi perdu que les habitants du Junkyard. Justement le but est de poser certaines bases pour que le second opus nous en mette plein les yeux. Développer les liens entre les membres de l’équipe est très important, comme immerger le joueur dans ce monde brutal, où chacun se transforme en monstre pour dévorer son prochain, où tout n’est que ruine et pluie, et où l’optimisme et l’espoir sont réduit à atteindre le Nirvana en tuant tout autre forme de vie. Bienvenue.

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Au niveau du gameplay, on retrouve les réflexes inhérents aux épisodes de Shin Megami Tensei, c'est-à-dire exploiter les faiblesses et les forces de chacun. Il faut monter ses personnages en fonction de ses faiblesses sinon certains combats seront très difficiles. Par exemple, Serph est faible à la magie du feu, il est donc indispensable de lui apprendre au plus vite à résister au feu pour mettre de côté cette faiblesse que l’ennemi ne manquera pas d’exploiter. Le système d’évolution est classique mais bien pensé, il s’agit de la grille des Mantras. Les points de la grille doivent être achetés pour apprendre les compétences correspondantes. Cet apprentissage se fait en fin de combats, en plus des points d’expériences glanés, des points de Karma remplissent la jauge d’apprentissage du Mantra. La possibilité de dévorer ses ennemis permet de remplir plus vite cette jauge, mais les équipiers n’auront rien. Les habitués de la série retrouveront les compétences habituelles, mais également des nouvelles de type « devour », logique vu le background.

 

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Deuxième épisode

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La deuxième partie de cette grande aventure surprend dès le départ. L’introduction est bourrée d’éléments nouveaux. Les décors et l’ambiance sont totalement différents, c’est un univers coloré, et visuellement moins agressif, plus chaleureux. L’impression de jouer à un jeu différent (et c’est le cas, tout de même) se fait sentir mais l’on retrouve très vite nos héros du premier opus. Serph, Gale, Argila… Quelques uns manquent à l’appel, mais le scénario ne manquera pas de nous les faire découvrir. Au passage, le scénario de ce second volet est vraiment exceptionnel. Bien plus rythmé que celui de son prédécesseur, les rebondissements ne s’arrêtent pratiquement jamais, pour le plus grand bonheur du joueur. A chaque début ou fin de zone, on peut poser la manette et admirer les magnifiques scènes qui ponctuent les nombreux évènements clés. Il faut s’accrocher pour ne pas perdre le fil entre les nombreux personnages, leur statut, leurs convictions, leurs espérances et leurs émotions. De la même manière que le premier épisode, un gros travail a été fait sur les personnages (amis et ennemis, quoique l’esprit manichéen n’ait pas trop sa place dans ce jeu) et c’est un régal de les voir évoluer, s’aider, se détester, se soutenir, bref vivre. Au cours de cette aventure/expérience le joueur passera par divers états, joie, peine, stress, surprise,… ce qui rend ce jeu très passionnant, très personnel. On ne sait jamais ce qu’il va se passer derrière la future porte ou le futur boss. Il y a énormément de questions soulevées tout au long du jeu, et une fois la première révélation enclenchée, cela ne s’arrête plus. Il y a un rythme ahurissant. La motivation face à un boss retord est immense, le level up se fait sans trop râler car il faut voir la suite, il faut savoir ce qu’il va se passer.

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Par contre il est nécessaire d’avoir fini Digital Devil Saga premier du nom pour profiter pleinement de tous les évènements, parce qu’en plus d’être une suite directe au niveau scénaristique, il en reprend aussi les concepts spirituels et mystiques déjà introduits, ou encore les personnages déjà devenus matures et possédant une forte cohésion de groupe. Et techniquement parlant, avec une sauvegarde complétée du premier opus, de nouveaux éléments sont débloqués dans cette suite. L’équipe de développement a poussé le vice encore plus loin en prenant en compte les réponses données dans la première partie de l’aventure. C'est-à-dire que selon ces réponses, un évènement spécial se produira ou non dans Digital Devil Saga 2. A ce stade de maîtrise, on se demande pourquoi il y a deux jeux… Première réponse subjective : un seul jeu aurait été de la concurrence déloyale envers les autres RPG. Un tel travail, maîtrisé de bout en bout, n’est pas donné à tout le monde. L’autre réponse, déjà plus objective, concerne le gameplay.

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Trois nouveaux éléments de gameplay font leur apparition. Premièrement, il est possible à l’équipe d’être en mode berserk. Cela peut se déclancher lorsque le soleil est plein, ou presque. En effet, l’horloge du jeu se découpe en huit temps, durant lesquels le soleil s’éclaire ou s’éteint petit à petit. Déjà présent dans le premier volet, ce soleil n’avait que peu d’incidence sur le déroulement du jeu mais il contribuait au moins à rattacher ce spin off à la série des Megaten. Dans cette suite, il déclenche le mode berserk. Il s’agit d’une semi métamorphose des personnages durant un combat. A moitié « démon » et humain (chouette design au passage), ils tapent très fort et souvent en coup critique mais en contrepartie ils sont faibles en défense et ratent leur cible plus souvent et il est impossible d’utiliser de la magie. Autrement dit si le premier tour est raté, vous pouvez dire adieu à votre équipe ! Le but de tout ceci est de doubler les points d’expérience obtenus en fin de combat, ce qui n’est pas négligeable. Ensuite au rayon nouveautés nous retrouvons la possibilité d’équiper un anneau Karma, boostant les statistiques du porteur ou lui octroyant divers avantages comme agir deux fois de suite. De nouvelles stratégies en perspective… Enfin, une nouvelle grille de mantra est accessible. Sous forme d’hexagone, débloquer un mantra permet d’acheter ceux qui se situent juste à côté. On peut donc, selon le chemin emprunté, avoir différentes magies élémentales puissantes sans passer par les bases. Par contre au début il faut y aller a tâtons, ne connaissant pas l’emplacement des groupes de mantras, ce qui peut réserver des mauvaises surprises et du temps de perdu. Mais globalement c’est un très bon système.

 

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Ce qui est commun

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Au niveau musical les deux jeux se ressemblent. Tantôt des musiques durent, brutales, tantôt des thèmes tristes, menés par un piano mélancolique, qui viennent apporter de la puissance aux images. Ce ne sont pourtant pas des compositions de génie comme un Uematsu ou un Sakruaba pourrait nous pondre mais elles sont en totales adéquations avec l’univers, le ressentit général des personnages ou la situation présente.

Par contre on ne peut féliciter ici de prouesse technique, la réalisation est basique. Seules les scènes cinématiques sont appréciables, utilisant une sorte de cell shading comme celui du jeu, mais en plus fin, plus détaillé et surtout mieux animés.

Enfin, les deux volets sont semblables sur la durée de vie, assez courte, et la difficulté en dent de scie. En effet il faut monter correctement ses personnages sous peine de rencontrer de grandes difficultés face à certains boss. Selon les compétences apprises, ceux-ci peuvent être facile à tuer, comme extrêmement difficiles. En début des jeux cela ne se remarque pas mais sur la fin c’est contraignant. Il faudra forcément faire une bonne séance de level up avant de continuer. Une difficulté qui augmente brutalement, avec une séance de level up avant chaque boss, c’est ce qui attend le joueur qui ne fait pas gaffe à son apprentissage de compétences/mantras. C’est surtout valable pour le premier opus, sa suite étant globalement plus facile, même si certains monstres sont atroces à tuer !

 

Digital Devil Saga est donc constitué de deux perles vidéoludiques, chacune ayant besoin de l’autre pour exister et plaire au joueur. Le concept et la maturité ne plairont pas à tout le monde mais on est forcé de constater que cette aventure mystique est maîtrisée à 100% et l’expérience vécue ne laissera pas indifférent.

Zeus

 

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