Shadow Hearts avait été plutôt bien accueilli par ses rares acheteurs lors de sa sortie en Europe. La suite, intitulée Covenant, arrive chez nous après bien de changements d'éditeurs et de problèmes de distribution. Ce jeu est une très bonne surprise car il propose un scénario et des éléments de gameplay vraiment géniaux.
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Avant toute chose, je tiens à préciser que Covenant est la suite directe de Shadow Hearts. Il est indispensable d'avoir jouer au premier épisode pour bien comprendre tous les évènements qui se déroulent dans Shadow Hearts 2. Cependant les points les plus importants du scénario du premier sont expliqués par le biais de cinématiques flash-back mais c'est léger et elles ne dévoilent pas les états d'âmes de nos héros. Même certaines quêtes annexes sont liées à l'opus précédent ! Commencer Covenant sans avoir jamais touché à Shadow Hearts signifie passer à côté de la moitié de l'histoire. Par contre, ce qui est regrettable, c'est l'abandon du côté violent et ténébreux du premier opus pour une ambiance plus classique, mais toujours bercée par le mystique.
Cette histoire commence en Europe, 6 mois après la fin du premier épisode, en pleine Première Guerre Mondiale. Le jeu débute par une somptueuse cinématique, et d'une intensité rare, qui dure près de 10 minutes : des soldats allemands, commandés par la jeune militaire et héroïne du jeu Karin, attaquent un petit village du nom de Domrémi. A leur arrivée dans l'église tout bascule, les soldats sont massacrés par une sorte de démon qui laisse pour seule survivante, Karin. Celle-ci fait son rapport à son supérieur qui l'envoie par la suite récupérer un artefact situé au Vatican, avec un dénommé Nicolaï. Cet artefact permettra d'anéantir le démon de Domrémi. En effet, de retour dans ce mystérieux village, Nicolaï réussit à planter l'objet dans le cœur du démon qui finit par s'affaiblir... et retourne à l'état humain. Ce dernier n'est autre que le charismatique Yuri, héros de Shadow Hearts. C'est à partir de ce moment que l'on sait que l'histoire sera extrêmement liée aux évènements du premier opus, revoir Yuri fait plaisir au joueur qui se rappelle les grands moments passés en sa compagnie. Enfin, revenons à l'histoire, Yuri redevient humain et Nicolaï dévoile ses intentions maléfiques. Karin ne sait plus que croire et rejoint finalement Yuri dans son éternel combat contre le mal. Durant les quelques scènes qui suivent on découvre les amis de Yuri et leur plan de poursuite de Nicolaï à travers l'Europe. Le prologue est particulièrement long et bien mis en scène. Il plonge le joueur dans une ambiance mystique où la revanche se mélange avec souvenirs et états d'âmes des protagonistes. La suite de l'aventure vous réserve de grandes surprises et d'excellentes découvertes. Et puis le cadre européen ne nous est pas étranger et les villes visitées sont toutes aussi charmantes les unes que les autres.
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Les personnages de Covenant sont géniaux. Au nombre de huit, ils sont tous attachants et possèdent leur propre personnalité. Certains seront aussi à l'origine de scènes hilarantes et/ou loufoques. En effet le jeu est très drôle, on se surprend souvent à rire devant certaines situations et dialogues. Par exemple Joachim, le lutteur qui parle à certains objets, comme une boite aux lettres ou un mini gratte-ciel (si si véridique!), avant de les faire siens et s'en servir comme armes ; ou encore le dialogue entre un magicien sur coussin d'air et l'équipe de Yuri qui s'interroge sur la manière que le mage a de flotter dans les airs pendant que ce dernier les menace de les tuer! Des scènes comme celles là sont légions dans le jeu et nous rapprochent encore plus des personnages. Ces derniers sont d'ailleurs plutôt classes dans l'ensemble (à part le lutteur trop kitsch, hi hi) et à mon avis ce sont eux qui donnent cette force scénaristique au jeu. Les méchants ne sont pas en reste et même si leurs intensions restent des fois un peu floues, ils sont nombreux, originaux et charismatiques. Leurs états d'âmes sont aussi travaillés que les héros et on verse presque une larme à la mort de certains.
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La réalisation globale du soft est correcte. Certains décors sont extraordinairement beaux, d'autres très vides, on navigue entre le parfait et le décevant. Par contre il y a très peu d'aliasing, même s'il se fait sentir au début du jeu, il disparaît par la suite. En effet le jeu est en 3D (rappelons que l'épisode précédent était en 2D pré calculée), avec des plans de caméras fixes. D'ailleurs les graphismes du jeu font fortement penser à ceux de Final Fantasy X (peut-être le même moteur 3D), en moins aliasé. Par contre les couleurs sont assez ternes. Elles oscillent entre le marron vulgaire et le bleu sans âme, en caricaturant un maximum bien sûr. On s'habitue et je ne pense pas que ce point soit un véritable défaut, car quand on voit l'ambiance et la chaleur que peuvent dégager certaines villes (je pense notamment à Cannes), le travail sur les graphismes force le respect. Ensuite les scènes cinématiques sont somptueuses et longues, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Placées aux endroits clés du jeu, elles renforcent ce sentiment d'immersion du joueur dans l'histoire. Les scènes réalisées avec le moteur du jeu sont bien faites aussi, avec une bonne mise en scène et des dialogues parlés (c'est plus très rare de nos jours en fait). A noter que les doublages anglais sont excellents et les voix sont en parfait accord avec les comportements des personnages.
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Le principe de Covenant est identique à celui de Shadow Hearts, et se base aussi sur la roue du jugement. Par contre il a été grandement amélioré durant les combats où les possibilités ont été décuplées de manière exponentielle. Premièrement, ce n'est plus à trois que vous combattrez mais à quatre, ce qui laisse présager de nouvelles stratégies vu les autres éléments de gameplay ajoutés. Le plus important est sans conteste les combos, ou enchaînements. On peut enchaîner les attaques de plusieurs personnages à la suite, il suffit de se mettre à coté du personnage avec qui l'on souhaite combiner ses attaques et d'attendre son tour. Avec quatre personnages qui exécutent un combo, les dégâts sont très importants et même les boss les plus résistants sont mis en danger grâce à ce système surpuissant. Attention à bien gérer l'ordre des personnages car si un ennemi attaque votre héros alors qu'il est en préparation d'un enchaînement, il sera poussé hors du cercle de combo et ne pourra participer (à part s'il s'y remet au prochain tour bien sûr, mais ça fait perdre un tour). Lorsque le combo est lancé, le personnage en cours peut exécuter n'importe quelle attaque normale, technique ou magique avant de laisser la main au combattant suivant. Les dégâts s'ajoutent et des bonus de dommages de plus en plus puissants viennent aussi gonfler les dégâts finaux. Le quatrième (et normalement dernier personnage du combo) peut lancer une magie dévastatrice appelée "Magie Combo", visuellement impressionnante et qui fait bien mal en fin de combo. Le truc génial dans ce système d'enchaînement, c'est que les attaques, dites "normales", sont en fait quatre possibilités d'attaquer l'ennemi. Il y a "projection" pour envoyer l'ennemi en l'air, "violent" pour l'envoyer au loin ou le faire rebondir contre un mur, "projection au sol" pour mettre l'ennemi par terre et "normal" pour faire... une attaque normale. Selon le type d'attaque, la prochaine du combo fera plus ou moins de dégâts bonus, exemple : une attaque "projection" suivis d'une attaque "violente" fera plus de dégâts bonus que deux attaques "normales". Précisons que les magies et attaques spéciales peuvent aussi faire ce genre d'effets, qui sont notés à coté du nom de la technique. Ce système de combos est très bien fait et présente quelques stratégies douloureuses pour les ennemis. Ces derniers peuvent aussi user et abuser de ce principe, ce qui devient tout de suite moins drôle ! La roue du jugement est customisable
Les personnages du groupe de Yuri possèdent tous un style de combat différent et ne cessent de renouveler le gameplay des combats. Même si la montée des niveaux est très classique (points d'expérience accumulés à la fin des combats), l'obtention des différentes techniques est plutôt originale puisqu'il faudra accomplir des actions très particulières à chaque fois. Par exemple, Blanca, le loup, obtiendra une nouvelle action à chaque victoire remportée sur des autres loups disséminés dans le monde, dans le cadre d'un tournoi ; Anastasia, la petite princesse, prend en photo les ennemis pour pouvoir utiliser leurs pouvoirs ; ou encore Karin qui devra chercher des partitions d'opéra pour augmenter son panel d'attaques spéciales. La magie est gérée avec des symboles que l'on met et enlève sur les personnages pouvant les utiliser (Yuri ne peut pas utiliser la magie car il possède la capacité de Fusion qui bloque ses capacités magiques à l'état d'humain). Ce système d'évolution est un très bon point du jeu car chaque personnage étant différent, les possibilités sont nombreuses, et amènent de multiples quêtes annexes.
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Le nombre de quêtes annexes est purement hallucinant. En plus, elles sont toutes intéressantes et les récompenses sont toujours bienvenues. Dès le début du jeu, elles apparaissent avec l'évolution des premiers personnages, puis au plus l'histoire avance, au plus le nombre de quêtes secondaires augmente. Résultat, on passe des heures de passion à toutes les résoudre afin d'obtenir l'objet tant convoité. Le summum arrive juste avant le donjon final et les donjons cachés apparaissent en masse et les boss cachés sont de plus en plus retords. Les surprises s'enchaînent et on découvre des armes et des techniques extraordinaires. Petit aperçu : la loterie, le tournoi des loups, l'épreuve de Virilité (à mourir de rire), les trésors cachés, les symboles de magies (72 au total, sic!), les dernières armes, etc. Il y en a énormément d'autres, les quêtes annexes sont le plus d'un jeu déjà excellent, du bonheur quoi !
La durée de vie du soft est aussi très correcte puisque la soixantaine d'heure est largement atteinte pour celui qui veut résoudre la plupart des quêtes annexes (et surtout éviter de galérer contre le boss de fin). Comme dans Shadow Hearts, deux fins sont disponibles et le New Game + est présent, avec d'autres options débloquées à la fin du jeu, que je vous laisse découvrir. Pour conclure Shadow Hearts 2 : Covenant surpasse en tout point son aîné et se range parmi les excellents RPG du marché PS2. Un vent de fraîcheur souffle !
Zeus
| Concepteur | Editeur | Machine | Version testée | Difficulté |
| Azure Corp. | Midway | Playstation 2 | PAL | Moyenne |
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| Réalisation | 16/20 | Très travaillée. Le moteur 3D fait penser à celui de Final Fantasy X, auquel on aurait enlevé l'aliasing. Certains décors sont splendides d'autres moins, et les couleurs sont ternes dans l'ensemble. |
| Jouabilité | 18/20 | Un des points forts du jeu. Chaque personnage possède un style de combat différent et rend les combats passionnants. L'ajout d'un système de combo augmente et affine les stratégies de manière considérable. |
| Musiques | 16/20 | Aussi bonnes que celles de Shadow Hearts, certains thèmes sont même repris et améliorés. Les thèmes des boss sont violents et rythmés et nous plongent dans un état de frénésie totale. Mention à la chanson de fin, juste sublime. |
| Durée de vie | 16/20 | On est dans la moyenne, avec 60 heures bien remplies en émotions et surprises, et rien ne nous empêche de le recommencer en New Game +. |
| Scénario | 16/20 | Quel plaisir de retrouver certains protagonistes du premier opus ! De plus si le scénario est moins "dark" que son prédécesseur, il est quand même très bon et les personnages sont attachants. L'humour est omniprésent et on se marre lors de certains dialogues. Il faut cependant avoir fini Shadow Hearts pour profiter pleinement de l'histoire de Covenant. |
| Plaisir de jeu | 18/20 | De la première minute à la séquence de fin, le plaisir est à son comble. Les grands moments vécus aux côtés de Yuri et de son groupe resteront gravés dans nos mémoires. |
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| Note Globale | 17/20 | Difficile de trouver de gros défauts à ce jeu. Il nous enchante, nous fait rire, nous passionne, nous attriste et nous surprend. Excellent ! |
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