C’est en fanfare que l’Europe accueille son premier épisode de la série culte Dragon Quest. Il aura fallut attendre le huitième épisode, disposant d’une robe graphique alléchante, pour pouvoir s’essayer à ce grand nom du RPG qui fait fureur depuis 20 ans au pays du soleil levant. Bienvenue dans le monde merveilleux de Dragon Quest !
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Il est un monde magique, bercé par l’Heroic Fantasy, les grandes plaines inexplorées et les châteaux remplis de princesses en tout genre. Nous revenons à la base même du RPG, du jeu d’aventure. La série des Dragon Quest n’a jamais vraiment évoluée dans son concept et son univers, on reprend souvent les même et on recommence. Cela aboutit donc à une histoire sans réelle surprise mais qui captive par son côté féerique, nous rappelant les plus beaux contes de notre enfance. Ici la distinction entre le Bien et le Mal est claire, d’un côté un groupe de quatre vaillants héros, et de l’autre le vilain mage Doulmagus, à l’origine des actes destructeurs que l’on découvre lors de l’introduction du titre. Des ronces… Des dizaines de ronces envahissent soudain un château. Tous ses occupants sont transformés en pierre, sauf trois : le héros, le roi et la princesse. La malédiction prend pour point de départ un sceptre, présent dans le château et apparemment convoité par Doulmagus, qui ne tardera pas à le voler. S’ensuit une course poursuite entre nos trois survivants et le mage, qui durera une bonne partie du jeu, servant surtout de prétexte pour découvrir le monde merveilleux de Dragon Quest. Notre équipe de bras cassé se compose de quatre combattants. Le héros, soldat du roi sans prétention ni charisme. Ersatz visuel de Sangohan (Dragon Ball), il lui manque la parole et donc la motivation pour espérer arriver à la cheville de ses compères. Ensuite viens Yangus, bourrin au cœur tendre et à l’accent assez incompréhensible. C’est un personnage très attachant malgré son apparence assez rebutante au départ. Passons maintenant au seul élément féminin de l’équipe, Jessica, ressemblant énormément à Bulma. Elle est le fort caractère de l’équipe, spontanée et colérique mais non dénué de charme, elle tient bien sa place dans cette équipe de bras cassés. Enfin, Angelo (avec sa tête de Trunk), le Casanova du groupe, excellent bretteur et impressionnant magicien. Viennent s’ajouter à ces quatre personnages, le roi maudit avec son aspect verdâtre et ridicule, et sa fille, transformée pour l’occasion en superbe cheval !
Si l’histoire et le contexte du jeu ne sont pas vraiment novateurs, l’humour est omniprésent. Le scénario est parsemé de petites scènes très drôles, notamment lorsque le roi est au centre des ébats. C’est suffisamment rare, surtout dans le milieu très sérieux des RPG, pour être souligné et approuvé.
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Le jeu est très beau, c’est un fait. Nous avons l’impression d’être dans un dessin animé interactif. Toriyama n’y est pas étranger, et sa patte si caractéristique se retrouve dans chaque personnage, chaque élément du décor, chaque visuel. Un énorme travail de ce monsieur, appréciable à chaque pas que l’on fait. La technique n’a jamais été au cœur de l’intérêt des Dragon Quest, hormis le sixième épisode, d’une beauté non négligeable, Enix a toujours eu un retard au niveau de la réalisation des titres de la série, mais ce huitième opus marque un virage. Level 5 a su adapter la technique actuelle à la nostalgie de la série, c’est un véritable tour de force. L’immensité des plaines, la hauteur des châteaux, les lumières diffusées des cavernes n’ont jamais été aussi belles et crédibles. Non pas que les graphismes soient réalistes mais ils transmettent tout ce que l’on peut attendre de ce monde magique, et la sensation d’exploration, d’aventure, est immense, ni plus ni moins. Ce tournant graphique est également une ouverture à un plus large public, et on peut facilement imaginer que c’est un des facteurs clé de sa sortie en Europe, après quelques refontes Etats-uniennes, comme l’ajout de voix, l’orchestration des compositions ou encore la refonte totale des menus. Les puristes crient au scandale mais, globalement, la populace est terriblement contente de la venue d’un Dragon Quest en Europe, et c’est peu de la dire !
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Au niveau du gameplay, rien de très neuf et original à l’horizon, cependant le plaisir de jeu est bien là et la plupart des combats proposent leur lot de tactique et de fun. Dragon Quest a posé en son temps les bases du RPG console, les affrontements à tour de rôle, le choix entre attaquer, lancer une magie ou un objet, se défendre, etc. Nous sommes en terrain connu. La seule réelle nouveauté est la possibilité pour nos héros de se spécialiser dans différents types d’armes, et apprendre des techniques particulières pour chacune d’entre elle. Par exemple Yangus pourra utiliser une hache ou une faux, alors que Jessica usera plutôt d’un fouet ou d’un bâton de mage. Forcément il faudra spécialiser chacun des combattants avec une arme, pour bénéficier de techniques très intéressantes à haut niveau. C’est le point le plus intéressant de l’évolution des personnages car on a un certain contrôle, comparé par exemple au sempiternel gain aléatoire de statistiques à chaque changement de niveau ! Cela dit c’est assez léger et l’évolution des personnages se fond malheureusement dans le classicisme du reste. Autre point intéressant : le système d’alchimie, qui permet de combiner divers éléments pour en créer d’autres. De par ce fait, on peut créer des armes surpuissantes ou des objets de soin rares. Le système est assez simple d’utilisation et réserve quelques surprises toujours bienvenues. L’exploration du monde de cet épisode de Dragon Quest est très agréable, le syndrome du mur invisible est présent mais reste convenable, on peut aller à peu près ou l’on veut. Et puis dénicher un coffre à trésor au milieu de ruines disséminés au fin fond d’une forêt, ça fait rêver. Pour accroître encore ce plaisir de jeu, de nombreux moyens de transports sont mis à disposition du joueur, par la mer, la terre ou le ciel, le monde est toujours aussi beau et vaste. Exceptionnel.
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Ce huitième épisode tant attendu est donc une pleine réussite. Restant sur des bases plus que solides, agrémentées par quelques nouveautés sympathiques et une réalisation très travaillé, le jeu nous transporte dans un véritable monde Heroic Fantasy au charme fou pour une très longue quête, certes classique. En effet il vous faudra bien 70 heures pour voir la fin de ce titre. Sans compter les nombreuses quêtes annexes, basées principalement sur la recherche et l’exploration, qui nécessitent aussi un bout de temps. Pour conclure, nous, Européens, ne pouvions rêver mieux pour s’essayer à cette série de légende. La robe est belle, le contenu aussi, et c’est donc un très bon investissement pour celui qui touche du doigt le monde du RPG.
Zeus
Concepteur | Editeur | Machine | Version testée | Difficulté |
Square Enix | Ubi Soft | Playstation 2 | PAL | Moyenne |
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Réalisation | 17/20 | Les graphismes sont très fins et colorés, chaque environnement est un régal visuel. On est sous le charme. |
Jouabilité | 14/20 | Rien d’exceptionnel en terme de gameplay pourtant les combats sont suffisamment accrocheurs pour ne pas s’ennuyer. |
Musiques | 15/20 | Les européens ont droit à une version réorchestrée des musiques et, bien que répétitives à force, elles sont d’une grande beauté. |
Durée de vie | 17/20 | Loin d’égaler certains épisodes en termes de durée de vie, ce huitième opus est tout de même assez long. |
Scénario | 13/20 | Classique, mais prenant. On s’imagine dans un conte. |
Plaisir de jeu | 16/20 | La sensation d’aventure est présente, on se croit vraiment dans un monde magique. Cela très plaisant. |
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Note Globale | 16/20 | Il en aura fallut du temps avant de voir débarquer un Dragon Quest en Europe, mais cet opus plus orienté grand public que ces ancêtres saura combler les attentes de la plupart des joueurs. |
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