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Drakengard

Sorti au Japon sous le nom de Drag-On Dragoon, Drakengard nous propose une histoire mature, violente, se déroulant sur fond de batailles épiques, mêlant humains, démons et dragons. Square Enix nous montre ici son talent de scénariste et de metteur en scène pour un jeu qui restera très controversé.

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Petits conflits entre ennemis

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Drakengard débute en plein coeur d'une bataille sanglante. C'est durant cette magnifique cinématique (maître Square) que l'on découvre le héros du jeu : Caim. Un petit rictus de plaisir apparaît alors qu'il découpe, tranche et déchiquette les soldats ennemis. Ces derniers sont arrivés brusquement, attaquant la petite forteresse d'une princesse mystérieuse que Caim défendra de toute son âme, seul contre tous. Et voila que notre sadique héros, fou de guerre, est violemment blessé par une épée ennemie, tout bascule, la rage monte en même temps que la douleur. La princesse est en danger, le joueur prend les commandes. La première mission est simple, vous devez foncer vers le château pour tenter de sauver l'étrange fille. Arrivé dans l'enceinte de la forteresse, Caim découvre un Dragon Rouge cloué au sol par les ennemis. Flash-back, les parents de Caim sont sauvagement assassiné par un Dragon. La créature gisant sur les pierres de la cour du château est un membre de l'espèce destructrice qui a tué les seuls êtres aimés de Caim. Notre charismatique héros fonce sur le dragon, prêt à mettre fin à une existence de plusieurs centaines d'années. Mais la blessure de Caim ressurgit et ce dernier s'effondre à côté du dragon. La princesse se fait enlever, et l'on découvrira plus tard un terrible secret ainsi que les morbides raisons de son enlèvement. Nous revoici avec deux êtres ennemis, mortellement blessés, qui n'ont plus qu'un choix pour survivre, sceller un pacte entre eux. Un tel acte serait synonyme de vie, mais en contre partie les deux êtres seraient indissociables dans la mort : si l'un meurt, l'autre aussi. Chaque pacte entre un humain et une créature provoque une défaillance chez l'humain, à l'endroit où est apposé le sceau. Caim reçut ce sceau sur la langue, le rendant muet à jamais, laissant la parole à la sagesse de la créature. L'humain et le dragon, qui jadis étaient ennemis, sont réunis par un pacte et dépendent chacun de l'autre. Voici un bel exemple du travail psychologique fait sur les personnages de Drakengard, et ceci n'est que le début de l'histoire qui nous révélera plus tard d'autres personnages tout aussi fous, tourmentés, détruits mentalement. Ma préférée reste Arioch, liée par un pacte à des esprits de feu et de glace (très puissants sur le champ de bataille). Elle est d'une nature cannibale surtout envers les enfants...brrr elle fait froid dans le dos.

Le scénario est donc très mature, les scènes violentes et les personnages charismatiques et originaux. On est loin des histoires gentilles et merveilleuses des Final Fantasy auxquels Square Enix nous avait habitué. La construction de l'histoire est assez confuse dans l'ensemble et il faudra parcourir tous les scénarios annexes et voir toutes les fins (il y en cinq, tout de même) pour espérer découvrir la vérité sur les différentes raisons des trahisons et retournement de situations. Je pense que le scénario est LE point fort du jeu, car il sort vraiment des sentiers battus. Malheureusement on ne peut pas dire la même chose de la réalisation...

 

Combattons à l'aveuglette

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Les graphismes ne sont pas vraiment moches, mais de lourdes lacunes techniques viennent entacher la réalisation. La première qui frappe est sans conteste le clipping, c'est à dire que l'on ne voit les ennemis que quelques mètres devant soi et ils apparaissent comme par enchantements près de Caim. C'est dommage car la vue des décors est assez éloignée, mais on peut comprendre qu'afficher tous les ennemis (et il y en a des dizaines souvent) serait un calvaire pour la Playstation 2, et l'animation et la fluidité en seraient grandement ralenties. Je dois avouer que si ce point dérange au début, on s'y fait très vite et il ne va pas du tout gâcher l'intérêt du jeu, surtout que l'on sait où sont les troupes ennemies sur la carte de la zone. Deuxième défaut, mineur : le vide de certains champs de batailles. Il n'y a pratiquement aucun détail. Vu la grandeur des zones, on peut comprendre cette restriction mais plus d'interaction et de détails auraient sans doute transcendé un jeu déjà intense. Par contre les phases à dos de dragon sont magnifiques, rien à ajouter la dessus. Tout comme les nombreuses cinématiques qui sont, à l'accoutumé de Square, somptueuses et remarquablement misent en scène.

 

Le nerf de la guerre

Passons maintenant au coeur de Drakengard : les batailles. Elles sont de deux sortes : à terre ou dans les airs. Chacune proposant son lot d'émotions, de frénésie et d'intensité peu commune dans un jeu vidéo.

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Lors des phases au sol où vos objectifs sont souvent de détruire de cibles précises, vous contrôlerez Caim et vous pourrez, si l'endroit vous le permet, monter à dos de dragon afin de détruire plus vite et plus efficacement. Le sentiment de puissance lorsqu'on chevauche le Dragon Rouge est extraordinaire, le feu s'écrase mortellement sur les soldats, anéantissant des dizaines de soldats à chaque survol du champ de bataille. La furie du dragon, qui peut être utilisée lorsqu'une jauge est remplie, est réellement somptueuse, puissante, enivrante. Tout n'est pas si facile et le jeu ne se révèle pas monter sur un dragon et détruire tous les ennemis, les arbalétrier mettront vite votre dragon à mal, lui enlevant une quantité considérable d'énergie (la barre de vie est partagée avec Caim, donc il faut faire attention) et faisant tomber Caim du dos du dragon. Les phases à pied sont très différentes et ressemblent à celle des Dinasty Warriors. Caim peut sauter, courir, attaquer et utiliser un pouvoir spécial. Du classique à première vue. Sauf que chaque enchaînement est différent selon l'arme équipée, de même que le pouvoir spécial. De plus il faut savoir que chaque arme possède trois niveaux de puissance et qu'un niveau est gagné lorsque l'arme a tué un nombre précis d'ennemis. Par exemple pour l'épée de Caim, il faut tuer 150 soldats (de mémoire) avec cette arme pour avoir le niveau 2. En augmentant le niveau de l'arme on obtient, en plus d'une force accrue, un enchaînement plus long (de 3 coups, on va passer à 5, puis à 7 ou 9 au niveau 3), mais aussi un pouvoir spécial plus puissant, qui couvre plus de zones, etc. Remarquons le système de magie très simple : chaque arme a sa barre de magie, et utiliser un pouvoir spécial en consomme un peu ou la vide complètement, et on peut la remplir en tranchant les soldats ennemis. Un système bien pensé, qui pousse le joueur à vouloir monter ses armes au troisième niveau pour obtenir une puissance infernale, mais aussi découvrir une histoire unique pour chaque arme. En effet, dans le menu, l'histoire de l'arme se dévoile au fur et à mesure de la montée des trois niveaux. Il existe dans Drakengard une multitude d'armes, plus d'une soixantaine au total, de types différents et aux techniques offensives propres. Par exemple les sceptres sont peu convaincants au niveau de la force pure mais possède une magie très puissante. On peut enchaîner plus de coups avec un sceptre pour remplir rapidement la jauge de magie afin de débuter une nouvelle destruction en masse. A l'inverse les énormes haches sont puissantes mais lentes d'un niveau magique assez bas. Quelque soit votre façon de jouer, vous trouverez forcément votre style dans l'arsenal fourni. De plus, lorsque vous aurez recruté certains personnages secondaires, vous pourrez les invoquer sur le champ de bataille et les contrôler pendant un certain temps, utiliser leurs enchaînements et magies dévastatrices. Malgré la répétitivité des situations dues au genre, j'aimerais souligner la férocité des batailles au sol et leur intensité. Rien que la possibilité de contrôler à tour de rôles (sur simple pression d'un bouton) Caim et le dragon provoque un sentiment de puissance infini et de liberté très agréable. Ensuite le fait que l'on soit tout seul contre des centaines d'ennemis est purement excellent et renforce ce sentiment de force et de frénésie meurtrière. Dernier point pour encore augmenter l'immersion : les musiques. Elles sont stressantes, violentes, arrogantes, faibles ou fortes selon les moments. Pour résumer, elles donnent envie de prendre une arme pour aller décimer toute une armée ! D'ailleurs certains classiques sont repris (Mozart, Tchaïkovski, etc.) et collent on ne peut mieux à l'ambiance du soft. En tout cas le moment où Caim affronte un dragon, en duel, sur la violence musicale de Beethoven restera gravé à jamais dans ma mémoire.

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Les batailles dans les airs sont tout aussi nombreuses et l'on y contrôle seulement le dragon. A la manière d'un jeu de shoot, on esquive, on locke et on détruit à coup de boules de feu les ennemis, avec toujours la possibilité de sortir une magie surpuissante qui réduira en cendres à peu près tous les adversaires à l'écran (un grand moment). Le gameplay est déjà plus limité qu'au sol mais les batailles sont plus courtes et on n'y fait pas gaffe tellement il y a d'ennemis à l'écran. En effet la difficulté est bien supérieure dans les airs que sur terre ! D'ailleurs les boss sont souvent dans les airs et leur difficulté élevée provoquera sans doute de légères crises de nerfs. A la fin des courtes phases de vol, les points d'expérience (et oui il y a un système se rapprochant des RPG!) s'accumulent et augmentent le niveau du dragon, et par la même occasion ses points de vie, sa force, sa défense, etc. Si Caim partage la barre de vie de la créature, il n'en est pas de même pour la barre d'expérience : chacun a la sienne et il faudra la remplir pour les deux personnages. Attention donc à ne pas en négliger un car la difficulté serait accrue plus tard, mais rien n'empêche de refaire les batailles en mode libre pour trouver de nouvelles armes et augmenter son expérience.

 

Une bataille bien menée est une victoire remportée

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Beaucoup ont critiqué la courte durée de vie du soft. Il n'en est rien ! Drakengard n'est pas un RPG à proprement parler mais il en utilise des éléments, c'est plutôt une sorte de beat'em all à grande échelle, et pour un jeu du genre, la durée de vie est très honorable. Il faut à peu près une vingtaine d'heures pour le finir normalement. Mais la première fin du jeu n'est pas la véritable conclusion et il en existe quatre autres. Voir toutes les fins vous prendra une dizaine, voire une quinzaine d'heures de plus, et ça vaut le coup car le scénario part carrément en live sur certaines fins, plongeant le monde dans l'apocalypse la plus totale. Terrible. La quête des armes prendra encore plus de temps si vous souhaitez connaître toutes leurs histoires en les montant à leur plus haut niveau, mais ça ne sert pas à grand chose je vous l'accorde...Pour résumer, Drakengard est une très bonne surprise. Même si les passages au sol sont assez répétitifs et peuvent rebuter et lasser certains joueurs, des batailles intenses sur un fond musical frénétique et dans le cadre d'un scénario mature et passionnant vous attendent dans ce jeu.

Zeus

Concepteur Editeur Machine Version testée Difficulté
Square Enix Square Enix Playstation 2 PAL Moyenne

 

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Réalisation 14/20 Pas exceptionnelle, pas catastrophique non plus. Les scènes au sol ne sont pas très belles, mais le reste est plutôt agréable. Square signe encore de somptueuses scènes en images de synthèse.
Jouabilité 15/20 La multitude d'armes offre de très bonnes possibilités au sol et atténue la répétitivité du genre. Les phases de shoot à dos de dragon sont par contre moins développées niveau gameplay.
Musiques 15/20 L'ambiance musicale est géniale et colle très bien aux différents passages du jeu. Stressantes.
Durée de vie 14/20 Plutôt bonne pour un jeu de ce genre, comptez entre 20 et 30 heures pour voir les différents aspects du jeu et les différentes fins.
Scénario 16/20 Une histoire et des personnages très travaillés. Violence et folie se réunissent pour notre plus grand plaisir.
Plaisir de jeu 16/20 Les batailles sont vraiment intenses et la course à la puissance bien présente. On pourfend les dizaines d'ennemis avec le sourire.

 

QUALITES
DEFAUTS
  • La sensation de puissance lors des batailles
  • Les scènes cinématiques
  • La quête des armes
  • Peut paraître répétitif à la longue
  • La difficulté de la dernière fin

 

Note Globale 15/20 Malgré une réalisation mitigée, le concept humain/dragon de Drakengard prend toute sa saveur dans un gameplay de haut vol ainsi qu'un très bon scénario.

 

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