Resident Evil fut la série qui remit au goût du jour et révolutionna le genre du survival/horror. Sorti sur PSX, le premier volet était une nouvelle expérience vidéoludique, un voyage inédit dans les confins de l'horreur et du surnaturel. Le jeu se déroulait dans un huit clos, un manoir gigantesque et habité par des créatures mort-vivantes. Porté par des graphismes très détaillés pour l'époque, une maniabilité et un système de jeu totalement nouveaux, Resident Evil marqua l'année 1996 et fut le commencement d'une longue série à succès. En plus des épisodes à numéro (on est donc au numéro 4), il existe de nombreux spin offs comme les "Survivor", genre de jeu de shoot à la Time Crisis, les "Outbreak", avec un mode de jeu on-line, ou encore les remakes et autres aventures parallèles (Code Veronica ou Resident Evil 0). Tout ceci est le passé, si Resident Evil a révolutionné le monde du survival/horror, il en est de même pour son plus grand frère et quatrième du nom : Resident Evil 4. Une plateforme de choix pour l'accueillir, la GameCube, console puissante et toujours à la pointe de l'innovation. Resident Evil 4 arrive et perturbe tous nos repères du genre. Tout a été mis dans ce jeu pour plonger le joueur dans une expérience de fou furieux. Du jamais vu.
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La première chose qui frappe dans ce jeu, c'est son réalisme graphique. L'animation est parfaite, les détails fourmillent dans tous les sens et la mise en scène est digne des plus grands films hollywoodiens. L'immersion est totale dès le commencement, où la toute première balle tirée, jusqu'au dénouement final et l'apparition du générique. On ne décroche plus, l'ambiance happe littéralement le joueur dans ce monde totalement fou où l'agressivité et la violence règnent en maître. Le personnage principal s'appelle Léon Kennedy, que l'on a découvert dans le deuxième épisode de la série. Plus classe que jamais, il débarque seul dans ce lieu hostile, situé dans la campagne espagnole, et va découvrir les pires atrocités tout au long de cette aventure. Sa mission ? Secourir la fille du président... Un peu décevant comme début d'histoire, on se croirait dans un film où le scénario sert uniquement de prétexte léger à l'action. Je ne vous cache pas que c'est l'impression que j'ai eu au début, mais par la suite l'histoire prend plus d'ampleur, avec l'apparition de personnages connus de la série (ou pas d'ailleurs). Cela dit, le scénario de Resident Evil 4 est très basique, prévisible et la grande partie ne sert, en effet, qu'à amener de pures scènes d'actions toujours plus démentes, mais on y reviendra.
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Pour résumer, Resident Evil 4 mise plus sur son ambiance que sur son scénario, et quelle ambiance ! Même si l'aspect sonore est travaillé, pratiquement tout se base sur le visuel et le certain photo-réalisme des protagonistes et des décors y est vraiment pour beaucoup. La pression sur le joueur monte souvent, plus ou moins rapidement. Voici quelques exemples de situations réellement prenantes : premièrement, une découverte d'un cimetière, la nuit lors d'un violent d'orage. Les monstres sont révélés au moment de chaque éclair, prêt à vous sauter dessus. Les émotions et sensations sont là. Ensuite nous avons la situation classique, après une poursuite avec les ennemis, vous vous enfermez dans une maison. Peu de temps après les monstres commencent à taper aux portes et aux fenêtres barricadées, jusqu'à ce que ces dernières volent en éclats et qu'ils entrent par tous les moyens. La tension est à son comble et encore ceci ne représente absolument rien de la suite, encore plus dingue, mais je m'abstiendrais de spoiler ici.
Chaque situation est mise en avant, portée par une mise en scène exceptionnelle et on est sans cesse surpris par tant d'imagination devant certaines séquences d'anthologies. Ces dernières sont tellement rapprochées, les temps morts disparaissent et le jeu tout entier devient d'anthologie. Et oui, avouons le, Resident Evil 4 est bien cette évolution du jeu vidéo que l'on attendait depuis quelques mois, voire années. L'action et l'horreur prennent une nouvelle forme, plus jolie, plus adaptée aux consoles actuelles et qui, pour une fois, innove énormément au niveau du gameplay. Analyse.
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Le gameplay a aussi beaucoup changé, devenant beaucoup plus orienté action que survie. De ce fait, le jeu est plus bourrin que les opus précédents puisqu'en général il suffit de tirer dans le tas d'ennemi, et de n'en laisser aucun en vie, pour avancer jusqu'à la prochaine zone. Ce n'est pas vraiment un défaut, juste un tournant dans la série. Penchons nous maintenant sur le gameplay à proprement parler. La caméra suit Léon de très près et on ne voit pas grand-chose en général. Heureusement que le joystick droit (le tout jaune) permet de jeter des coups d'oeils un peu partout dans les alentours, pratique pour éviter de se faire attaquer par surprise sur les côtés. En parlant de vue restreinte, cela me fait penser que le jeu est optimisé pour écrans 16:9, c'est-à-dire que le pauvre joueur qui n'a pas les moyens d'avoir un tel matériel est obligé de se coltiner deux énormes bandes noires en haut et en bas de l'écran, vraiment dommage ! Une option proposant le choix entre écran 16/9 et 4/3 aurait été appréciée... Voici donc les petits désagréments de la caméra, mais par contre la grande nouvelle c'est que l'on peut enfin viser et tirer sur chaque partie d'un ennemi ! Enfin en appuyant sur le bouton R, la caméra se met en vision pseudo-subjective et on peut viser n'importe où, un peu à la manière des Metal Gear Solid sur Playstation 2. C'est un plaisir que de tirer dans les membres des monstres, les voir trébucher, se tordre de douleur et enfin mourir dans un râle de douleur. Les têtes qui explosent sont une nouvelles fois au rendez-vous, mais demanderont une bonne précision. Par ailleurs, ce quatrième épisode est d'une violence rare et le sang coule à flot. Entre les décapitations à la tronçonneuse, les têtes qui explosent et les cadavres qui jonchent les décors, le joueur ressent cette pression, ce sentiment constant de ne pas être en sécurité. Terrible.
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Continuons maintenant avec les autres innovations du gameplay. Une des plus importantes est la possibilité d'interagir avec l'environnement. Selon l'endroit où vous êtes, une action apparaît en bas de l'écran et il faudra appuyer sur le bouton A pour l'exécuter. Ces actions sont aussi diverses que variées : sauter par la fenêtre, renverser une échelle, prendre un ascenseur, sauter par-dessus une clôture, etc. Le jeu est très riche à ce niveau et il y a toujours une ou plusieurs solutions à chaque situation, ce qui ajoute encore du piquant à un gameplay déjà excellent. Autre nouveauté intéressante : l'utilisation de grenades. Elles sont de trois types : aveuglantes, explosives et incendiaires, selon les goûts et la manière de jouer de chacun. Face aux nombreux troupeaux d'ennemis, les grenades sont extrêmement utiles et vous feront économiser des munitions, en petits nombres dans l'ensemble du jeu. Enfin pour conclure ce paragraphe sur les nouveautés du gameplay, notons l'apparition d'interactions dans les cut-scènes. Souvent il vous sera demandé d'appuyer frénétiquement sur tel(s) bouton(s) en plein milieu d'une scène afin d'éviter un objet ou courir vers un endroit. Il faut donc être attentif à tout instant et cet élément de gameplay aboutira à des scènes mémorables (un duel notamment).
Resident Evil 4 est un pur concentré d'innovations et le plaisir de jeu est inégalable. Les surprises sont omniprésentes et chaque affrontement est différent, selon les armes utilisées et les actions effectuées. Capcom a fait un réel effort pour remettre en tête d'affiche sa série qui s'essoufflait depuis quelques années.
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Le constat est facile, par rapport à ses aînés, toutes les facettes de Resident Evil 4 ont été améliorées : graphismes, sons, maniabilité, concept, et même la durée de vie ! En effet, cette dernière est doublée. Il faut entre 15 et 20 heures pour boucler l'aventure, et ceci sans temps mort. C'est aussi une habitude de la série, il faudra compter sur l'avalanche de bonus lorsque le jeu sera fini. Ils sont tous intéressants, certains se révèlent être assez difficiles et demanderont une bonne maîtrise pour être finis, mais le résultat sera à la hauteur de notre effort. Pour conclure, Resident Evil 4 s'impose comme le renouveau de la série et plus généralement du genre survival/horror, même s'il est plus orienté action. Il est accessoirement un des meilleurs jeux de la GameCube, et surtout un de ses seuls jeux matures, violents. C'est le soft parfait pour réapprendre ce qu'est une ambiance travaillée et maîtrisée, mais aussi découvrir un gameplay novateur et vivre une expérience unique et complètement démente.
Zeus
Concepteur | Editeur | Machine | Version testée | Difficulté |
Capcom | Capcom | Gamecube | PAL | Moyenne |
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Réalisation | 19/20 | Le support Gamecube est parfaitement maîtrisé, le rendu est sublime, tout comme l'animation, fluide au possible. Un des plus beaux jeux sur console. |
Jouabilité | 17/20 | Les nouveautés sont en très grand nombre, par contre il faudra un temps d'adaptation pour bien maîtriser les déplacements et la visée de Léon. |
Musiques | 15/20 | Beaucoup de musiques d'ambiance assez réussies et autres mélodies sympathiques. |
Durée de vie | 16/20 | Très bonne pour le genre (20 heures plus les bonus après). |
Scénario | 13/20 | L'histoire est assez décevante et il y a peu de rebondissements. Par contre les personnages réservent quelques surprises ! |
Plaisir de jeu | 19/20 | C'est plus qu'un plaisir d'évoluer dans les niveaux de ce jeu, tant celui ci frôle la perfection dans de nombreux domaines (graphismes, ambiance ou encore gameplay). Une vraie expérience. |
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Note Globale | 18/20 | Le dernier Resident Evil, en plus d'être une prouesse technique, est un vent de fraîcheur dans cette série qui commençait sérieusement à s'essouffler. Bravo Messieurs de chez Capcom et vivement le prochain ! |
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